Qui n’a jamais rêvé de faire un voyage dans le temps afin d'observer notre quotidien avec un peu plus de recul ?
C'est une dimension qui caractérise bien le Service de la sécurité publique d'Yverdon-les-Bains, confronté aux enjeux d'une société en constante mutation.
Imaginons qu'Émile Jordan, en franchissant la porte d’entrée du poste de police au Valentin, réalisa tout de suite que quelque chose avait changé. Son flair ne le trompait pas. Directeur de la Police municipale de la Ville de 1908 à 1938, il avait été récemment invité par le Lt Perrin, responsable déontologie et qualité de la Police Nord Vaudois à venir partager en 2023, soit près de 100 ans plus tard, quelques réflexions piquées au vif.
Sans lui prendre plus de temps, le Lt Perrin invita son homologue à faire un rapide tour en ville, afin d'observer ce qui avait changé au cours de ces nombreuses années.
À commencer par la «Maison d’Ailleurs» qui fut, à l'époque où officiait Émile Jordan, la «Maison de Police» d'Yverdon-les-Bains. C’est amusant comme les choses évoluent et il est intéressant d’observer qu’aujourd’hui, ce lieu est devenu un espace muséal de réflexion sur notre société. Sans doute le passé incite-t-il le présent à l'introspection… L’exposition actuelle (Ré)volte! en est un joli clin d’œil.
Mais c’est l'intensité du trafic qui retint le plus son attention. Au début du vingtième siècle, seules les personnes aisées possédaient des véhicules motorisés, ce qui en limitait naturellement le nombre. Il était habituel de marcher 4 à 5 kilomètres jusqu’à son lieu de travail et pour les plus grandes distances, on utilisait les transports publics si on en avait les moyens. Dès lors, le rythme de vie était différent et on vivait plus proche les uns des autres.
Les litiges se réglaient dans l'entourage ou par une bonne bagarre à la sortie des bars ! Nous étions surtout sollicités pour les affaires qui nécessitaient l’intervention et la médiation de la police.
Nous voici revenus en 2023, en pleine science-fiction. Émile Jordan eut des sueurs froides en voyant le nombre de véhicules stationnés sur la place d’Armes. Le Lt Perrin lui expliqua que les déplacements étaient devenus un véritable défi pour nos sociétés toujours plus dépendantes de la mobilité. Différents services rattachés à la Ville en régulent le trafic, lui dit-il, mais le sujet fait débat et suscite beaucoup de réflexions passionnées.
À l’instant même, un homme grassouillet fumant une cigarette passa devant eux à vive allure, propulsé par sa trottinette électrique…
Compatissant, le Lt Perrin convia son invité à prendre un peu de repos sur une terrasse de la place Pestalozzi. Bien installé à l’ombre des parasols, Émile laissa son esprit vagabonder à la contemplation de cette magnifique place si proche de son souvenir. Notable reconnu à son époque, il était devenu d’un instant à l’autre un parfait inconnu et cette pensée l’amusa.
Une étrange vision le ramena cependant vite à la réalité. Qui diable sont ces passants se déplaçant tous au même rythme, hypnotisés par un objet qu’ils tiennent dans la main comme étant le pouvoir suprême… Est-ce une nouvelle doctrine?
Nous n’allons pas retranscrire ici tous les éclaircissements du Lt Perrin, tellement il fut difficile d’expliquer à notre visiteur le concept du téléphone mobile devenu un incontournable dans la vie de tous les jours. Communiquer, gérer sa vie, son argent, partager ce que l’on fait à la vitesse de l’éclair avec le monde entier… Cela lui sembla inimaginable, tout comme les nombreux dangers liés à l’utilisation de cet objet aux pouvoirs si mystérieux. De son temps, seuls les lieux officiels avaient des téléphones et les gens ne les utilisaient que lorsque cela était possible et indispensable. Difficile aussi d’imaginer que l’avancée fulgurante de la technologie est parfois plus rapide que sa réglementation.
Fort heureusement, on évita d’aborder le sujet de l’intelligence artificielle… Il eut fallu appeler les secours au chevet de notre invité et la vue d'une ambulance ne l'aurait pas rassuré. Là encore, de son temps, on utilisait des charrettes ou, si disponible, l'unique «station wagon» d'un garage en ville pour transporter les personnes en souffrance. La première ambulance n'arriva qu'en 1953.
Nous aurions pu partager encore de nombreuses réflexions passionnantes, mais le temps lui était compté. Il fut l’heure pour Émile Jordan de prendre congé de son hôte. Il avait hâte de rejoindre les siens pour leur expliquer à quel point il est précieux de donner du temps au temps, en toute sécurité.
Le Service de la sécurité publique d’Yverdon-les-Bains est composé de 3 entités :
Le Corps de police
Les services généraux
L’observatoire de la sécurité
La Police Nord Vaudois a servi :
La Police Nord Vaudois a protégé :
La Police Nord Vaudois a agi :
Photos historiques: collection du Musée d'Yverdon et région
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