«Éclore» de Delphine Costier.
Yverdon-les-Bains a lancé fin 2021 un appel à projets pour une intervention dans les anciennes cabines téléphoniques de la ville, nommées «cabines d'expression». Ces micro-espaces, désormais dédiés à l’art, sont situés dans le périmètre du centre historique d’Yverdon-les-Bains, de la gare à la rue de la Plaine, jusqu’à la rue de Neuchâtel. Plusieurs projets ont été retenus dont «Éclore», de Delphine Costier, qui se décline en trois installations.
Dans ma démarche, la cabine téléphonique symbolise un être, une personne. La dimension de la cabine, créée à son origine pour accueillir une personne, nous permet de schématiser ce principe. L’installation à l’intérieur fait, quant à elle, référence à notre être intérieur et notre épanouissement personnel. Au travers de mes installations, je souhaite questionner le spectateur sur son propre épanouissement dans la vie. Que faisons-nous réellement de notre potentiel ?
Chaque élément qui compose une installation correspond à une rencontre, une prise de conscience, un sentiment, un événement, une personne… ou autres qui font partie de notre histoire de vie. Au travers de l’assemblage de divers éléments, je tente de matérialiser ces expériences de vie. Certaines s’assemblent de façon simple et efficace, alors que d’autres ont plus de peine à se lier naturellement.
Chaque installation est unique et d’une couleur différente. Le choix du monochrome s’inspire du fait que, fondamentalement, nous restons toujours la même personne, mais durant notre parcours de vie, nous avons évolué de manière subtile, petit à petit, pour devenir la personne que nous sommes aujourd’hui.
La majorité de mes créations sont en suspension, cette action fait référence au fait que malgré sa complexité la vie reste fragile et ne tient qu'à un fil.
Le projet artistique «Éclore» est visible 7jours/7 & 24h/24 du 4 septembre au 4 décembre 2022 dans les «cabines d'expression» (anciennes cabines téléphoniques d'Yverdon-les-Bains).
Après avoir vécu à Plymouth, à Paris et à Lausanne, Delphine voyage en Asie à la rencontre de différents modes de création, du Japon à la pointe sud de l'Inde. En 2011, elle ouvre un atelier au Village 48, qui est aussi un lieu d'échange où elle enseigne le dessin et les arts plastiques. Diplômée en arts visuels de l'ECAV de Sierre et en architecture d'intérieur de l'Université de Plymouth, UK, sa pratique artistique s'articule autour du dessin, de la peinture et de la création d’objets/sculpture.
Depuis plusieurs années, mon travail artistique s’articule autour de la relation qu’entretient l’Homme avec son environnement. Au début, ce questionnement s’appuyait sur la relation que l’homme pouvait avoir avec la nature, au sens littéral du terme, la protection de la nature, la pollution et l’empreinte que l’être humain laisse sur le territoire lors de son passage.
Le concept de cette démarche est de créer des objets/sculpture à partir d’une même base. Cette base fait référence à la vie et à ses changements, j’ai donc choisi une forme qui se situe entre le cocon et celle de la chrysalide comme point de départ. À partir de cette forme organique, je réalise des œuvres uniques qui tirent leur inspiration du parcours de vie d’êtres humains. Nous avons plus ou moins tous le même point de départ au début de notre vie, mais au fil du temps, de nos expériences et de nos rencontres, nous évoluons dans une direction ou une autre. Certains suivent une belle évolution alors que d’autres ont plus de peine à réellement s’épanouir en restant bloqués dans une impasse ou en ne réalisant pas vraiment leurs rêves. Que faisons-nous réellement de notre potentiel ? Au travers de mes installations, je souhaite questionner le spectateur sur son propre épanouissement dans la vie.
Chaque événement de notre vie nous a conduits là où nous sommes aujourd’hui. Certaines expériences de notre quotidien sont simples et fluides, alors que d’autres événements ou rencontres s’avèrent compliqués et demandent de se positionner pour les résoudre. Au travers de l’assemblage de divers matériaux, je tente de matérialiser ces expériences de vie. Certains s’assemblent de façon simple et efficace, alors que d’autres n’arrivent pas à se lier naturellement.
Je travaille principalement la porcelaine brute ou teintée dans la masse, je la modèle ou la coule dans des moules en plâtre, préalablement réalisés par mes soins, selon la pièce à créer. Les textiles, la laine et la corde font aussi partie de ma pratique au travers de la broderie ou en créant des nœuds, des liens. J’explore avec tous les matériaux sans limites, de manière à créer une résonance entre les caractéristiques techniques d’un matériau et les expériences de vie qui animent notre quotidien. Chaque matériau qui me semble pertinent d’utiliser pour transmettre une émotion ou un ressenti a sa place dans mon travail, chaque objet/sculpture est unique à l’image de chacun d’entre nous.
À la question «à qui s'adressent les installations de Delphine Costier dans les cabines téléphoniques de la ville» la bonne réponse était bien entendu «à l'imaginaire du public». Félicitations à Me...
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