Le vin d'honneur d'Yverdon-les-Bains

Issu des terres du vignoble de Bonvillars, ce vin se raconte ici, perché sur les hauteurs de la commune de Champagne, à l'écoute des professionnel·e·s qui valorisent avec passion notre patrimoine dans son écrin naturel.

La Ville a acquis ces vignes au lieu-dit «Les Polognes» il y a trente-cinq ans, désireuse d'offrir une signature représentative de la région à ses hôtes. À l'origine, le vignoble était exploité par Ronald Dagon, famille de viticulteurs à Champagne et repris depuis par son neveu, Simon Guignard, qui fait partie des «jeunes pousses» de viticulteurs sensibilisés à la production biologique.

Provenant d'une parcelle de 8694 m² répartie entre pinot noir (Vin des Croisés), chasselas (Arquebuse) et rosé (Œil de Perdrix), les crus sont vinifiés à la Cave de Bonvillars et bénéficient ainsi de l'expertise de son directeur, l'œnologue Olivier Robert. Labellisés aux couleurs d’Yverdon-les-Bains et produits en édition limitée à 7000 bouteilles par millésime, ils sont disponibles pour toutes et tous sur simple commande.

Bien qu'elle représente une petite surface par rapport aux 250 hectares de domaines agricoles que possède la commune, cette parcelle coup de cœur est très ciblée dans le domaine viticole. Ici, le goût du terroir est apprécié et généreusement mis en avant dans toutes les manifestations organisées par la Municipalité.

Interview d'Antoine Sauser, directeur adjoint du Service Mobilité, Environnement et Infrastructures d’Yverdon-les-Bains

Dans le cadre du plan directeur de la nature, nous avons mis en place des mesures ciblant la biodiversité sur nos parcelles viticoles qui s’y prêtent de par la qualité du sol et de leur ensoleillement. Cela nécessite cependant certains aménagements pour valoriser une nature la plus durable possible. Cette opportunité arriva en 2023, lorsque nous avons dû renouveler nos ceps de pinot noir devenant vieillissants. Les alignements des vignes ont été espacés afin de permettre au viticulteur de pratiquer un désherbage mécanique, évitant ainsi un traitement chimique avec un fort impact sur la biodiversité et les eaux souterraines.

Nous en avons aussi profité pour mettre en haut de parcelle un murgier avec des pierres comme abri refuge pour les petits animaux. Cette pratique ancienne consistait à placer les cailloux en bord de parcelle pendant le labour, favorisant ainsi le retour de certaines espèces de petits rongeurs, lézards et reptiles.

Une autre mesure a été prise pour l’avifaune, avec la mise en place d'un nichoir pour le torcol fourmilier. Si vous le croisez au détour des vignes, observez le bien… Lorsqu'il se sent en danger, ce petit oiseau dévoile une capacité étonnante à se métamorphoser en reptile pour décourager ses prédateurs. En véritable illusionniste, il pousse la simulation jusqu'à tirer la langue en sifflant, imitant ainsi un serpent prêt à attaquer !

Et si vous avez l'âme d'un·e ornithologue, vous pourrez vous délecter de la merveilleuse huppe fasciée, un oiseau rare et menacé qui aura aussi son nichoir pour favoriser sa place dans le vignoble. Des mesures seront par ailleurs prises pour lui éviter le piège des filets des vignes.

Dans la même optique de renouvellement, une partie de la parcelle du chasselas a été réaménagée en début d'année par nos équipes du génie civil. À cet égard, différents travaux de terrassement ont été réalisés pour soutenir le travail de notre vigneron Simon Guignard, fortement engagé dans nos objectifs de biodiversité et que nous tenons à saluer.

Le prochain reportage immersif publié sur le travail des vignes permettra de revivre cet événement [les vignes de la Ville 2/5], ainsi que la mise en terre des nouveaux plantons de pinot noir, destinés à un bel avenir.