Le photographe Michel Duperrex a immortalisé les installations land art «Bidons sans frontières» de l’artiste Gérard Benoit à la Guillaume, qui étaient visibles fin juillet 2020 sur le Balcon du Jura. Retour sur son exposition à L’Auberson.
Michel, je te connais principalement comme photographe de presse. Qu’est-ce qui t’a poussé à faire un reportage sur ces fameuses boilles qui ont changé le paysage de Sainte-Croix le temps d’un week-end?
En effet, je suis principalement photographe de presse. Et c’est justement lors d’un reportage photographique pour le journal sur «Bidons sans frontières» que le virus m’a atteint. Cet artiste franco-suisse, avec l’aide de bénévoles, réalisait sa première œuvre artistique en alignant quelque 200 boilles non loin du sommet du Chasseron. Après avoir accompli mon job de reporter pour illustrer l’article de la journaliste, je me suis mis à réaliser quelques cadrages personnels, en l’absence totale d’êtres humains. Très vite, cela m’a plu, et j’ai décidé d’y retourner l’après-midi, lors d’une autre mise en scène de l’artiste sur un autre lieu du Balcon du Jura. Finalement, j’y suis même retourné les deux jours suivants car j’y prenais vraiment du plaisir. J’avais comme l’impression de réaliser des images artistiques d’œuvres artistiques!
Les photographies sont en noir-blanc, avec de forts contrastes et des cadrages audacieux donnant une dimension particulière à ces installations. Peux-tu nous en dire plus?
Pourquoi en noir et blanc? C’est une longue, très longue histoire. J’adore la photographie en noir et blanc depuis plus de trente ans. Lors de mes débuts dans le métier, lorsque j’étais à mon compte, j’avais pour raison sociale «Black & White», c’est tout dire. La couleur ne m’intéresse pas vraiment, ou moins. Mais revenons à nos moutons, que dis-je, à nos boilles. Les transformer en noir et blanc et les contraster fortement n’ont fait que renforcer les images que je voulais réaliser. Cela leur donnait plus de présence dans le temps, comme si ces bidons avaient toujours été là et allaient le rester à l’infini. Bref, c’était un peu comme donner une vie éternelle à des œuvres éphémères. D’autre part, peu de photographes travaillent en noir et blanc de nos jours, et j’aime faire ce que les autres ne font pas.
En conclusion, est-ce une expérience à renouveler et as-tu d’autres projets dans le viseur?
Très certainement, je renouvellerai une telle expérience, car cela m’a donné beaucoup de satisfaction personnelle, et j’ai également reçu de très bons échos en retour. Quant à savoir ce que j’ai dans le viseur, je ne le sais pas vraiment moi-même, bien que j’aie une petite idée qui se met à germer. Je ne vous en dirai pas plus, vous le saurez bien assez tôt!
Invité par la galerie Le Bunker à Sainte-Croix, l’artiste franco-suisse Gérard Benoit à la Guillaume réalise sa performance «Bidons sans frontières» du 24 au 26 juillet au Balcon du Jura. Une composition géopoétique de plus de 200 boilles, disposées sur six installations éphémères en différents endroits.
Ces installations consistent en l’alignement de centaines de bidons de lait (boilles à lait de 40 l en alu) sur des espaces ouverts (prairies, pâturages, cols, ouvrages d’art, …) en vue d’une immortalisation photographique de ce paysage soudain habité par des centaines de visiteurs!
Galerie le bunker à Sainte-Croix
À la question : «COMBIEN A-T-IL FALLU DE BOILLES POUR RÉALISER CETTE ŒUVRE ÉPHÉMÈRE ?» les bonnes réponses étaient plus de 200 boilles pour l'événement de 2020 ou plus de 300 boilles pour l'événeme...
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